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-tiel : c'est le programme de M. Roosevelt. Révision des tarifs douaniers, sous réserve toutefois du principe protectionniste qui est maintenu ; amélioration du système militaire dans le sens du bill Aldrich-Vreeland récemment adopté par le Congrès ; législation des chemins de fer autorisant les combinaisons raisonnables sans comporter de risques de poursuites judiciaires ; augmentation de la marine ; application des lois contre les trusts aussi bien aux syndicats ouvriers qu’aux syndicats capitalistes ; affirmation de confiance dans les tribunaux fédéraux, tels en sont les principaux articles. « Je ne tiendrai pas compte, écrivait récemment M. Taft, dans Le Morning Post, des critiques de ceux qui m’accusent de manquer d’originalité. » Rarement, la continuité politique aura été mieux assurée. La « manière » cependant pourra n’être pas la même.

En apprenant la désignation de M. Taft par la Convention de Chicago, M. Roosevelt a dit : « Le pays doit être félicité de ce choix. Je connais intimement M. Taft depuis de nombreuses années. J’ai la plus profonde estime pour lui. Nous avons toujours visé le même but, toujours eu le même idéal. Je ne crois pas qu’on trouve dans tout le pays un homme mieux qualifié pour occuper le poste de président. Il est non seulement courageux et désintéressé, mais il a, au plus haut degré, la connaissance des besoins de la nation et il jouit de l’estime de tous les citoyens. Il serait, au même degré que Lincoln, un président pour démocrates et cependant, à l’encontre de Lincoln, aucun soupçon de tendance démagogique, de penchant à faire appel à la haine des classes ne saurait l’effleurer. »

Quiconque a suivi l’honorable carrière de M. William Taft estimera qu’il mérite les éloges que M. Roosevelt lui prodigue avec une si chaleureuse sympathie. Du caractère et de la probité, de la santé morale et physique, une large expérience, une information personnelle et vaste, l’habitude des affaires et la pratique du pouvoir, le candidat républicain a tout cela. Et son parti, en le désignant, n’a fait que lui rendre justice.

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M. William Jennings Bryan, choisi comme candidat démocrate par la Convention de Denver, ne ressemble pas à M. Taft. Les deux hommes sont différens, les deux carrières aussi. M. Taft est un fonctionnaire ; jamais il n’a occupé de fonctions électives.