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POÉSIES
ETE
Couchés dans la pelouse liante,
Qui baigne et brûle notre cou,
Nous rêvons tous deux côte à côte,
Les yeux perdus au ciel d’Anjou.
A travers l’entrelacs des herbes
J’aperçois ton profil léger ;
Par-dessus, jalonnés de gerbes,
Les chaumes semblent s’étager.
Les tiges font une nuit verte
Pleine d’insectes radieux ;
Là-bas, toute la plaine ouverte
Paraît continuer tes yeux.
Sur mon front une fleur balance
Un noir scarabée, en plein ciel.
L’herbe où crépite le silence.
L’herbe chaude a l’odeur du miel.
Renflant sa rumeur coutumière
Sur quelque champ mûr de sainfoin.
Le bruit des guêpes semble au loin
Le bruit même de la lumière...