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LA QUESTION
DU
« CONGO BELGE »

L’État indépendant du Congo va-t-il être transféré à la Belgique ? La question n’est pas nouvelle, mais elle est redevenue actuelle. Posée déjà devant le Parlement belge, mais aussitôt ajournée en 1895 et en 1901, déclarée inopportune par le roi Léopold en 1906, puis reprise et encore à la veille d’échouer il y a peu de mois, elle semble enfin sur le point d’aboutir à une solution. Avant d’examiner dans quelles conditions elle se pose aujourd’hui, il nous faut rappeler brièvement, car ce sujet a été traité ici même il y a longtemps[1], les origines du « Congo belge. »

Cet État a pris naissance et s’est développé de par la volonté d’un prince remarquablement doué qui a brisé tous les obstacles et triomphé de toutes les résistances pour parvenir à son but. En 1855, n’étant encore que duc de Brabant, il prononça devant le Sénat, où il venait d’entrer, un discours où il se préoccupait de la nécessité de trouver des débouchés à l’industrie et à l’activité de la population belge. Dès cette époque, — il y a un demi-siècle ! — il pressentait l’avenir de ces mystérieuses contrées de

  1. Voyez la Revue du 1er novembre 1900, Une visite à l’État indépendant du Congo, par M. le comte Charles d’Ursel ; — du 1er juillet 1898, le Congo français et l’État indépendant, par M. le comte H. de Castries ; — du 1er novembre 1890, les Indes Noires, par M. le vicomte E.-M. de Vogué.