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une plus grande perplexité. » Et Mercier berné ne se doutait de rien.

Lothar Bucher et Versen virent les choses comme Prim les leur montra et rentrèrent à Berlin convaincus que la candidature avait les meilleures chances : il n’y avait aucune raison de ne la point accepter (6 mai). Mais ils ne retrouvèrent plus Bismarck à Berlin. Exténué par ses travaux, par sa mangeaille à la Gargantua, il avait dû abandonner provisoirement les affaires et aller restaurer son estomac à Varzin (21 avril). Ce fut au Roi, à défaut de Bismarck, que Versen fit son rapport. Le Roi, livré à lui-même, revint à sa répugnance primitive et n’attacha qu’une importance minime à ses conclusions favorables ; il en attribua la « couleur rose » aux bons procédés dont ses envoyés avaient été comblés. Cependant il interrogea de nouveau Fritz, et le jeune prince renouvela sa réponse : « Si le Roi avait ordonné, j’aurais obéi ; il ne le fait pas, je refuse. »

Prim, comptant sur l’effet du rapport des envoyés prussiens, avait annoncé déjà à la Tertullia progressista (cercle de 700 membres dont il était le président) que l’édifice serait couronné avant la fin de mai. Quoique déconcerté par un télégramme négatif du prince Antoine, il répondit qu’il n’acceptait pas cette renonciation et qu’il espérait que, mieux renseignés, les princes reviendraient sur leur refus. Ottokar Lorenz a dit : « On avait beau s’efforcer, du côté prussien, de tenir secrète la mission de ces deux envoyés, la personnalité de Lothar Bucher était trop connue de tous les Cabinets d’Europe pour que l’on puisse s’étonner qu’en France personne alors ne voulût plus croire que le gouvernement prussien et le chancelier n’étaient nullement mêlés à la question du trône espagnol (p. 247). » Si l’on avait connu cette ambassade, on en eût tiré la conclusion qu’indique le Prussien. Mais, à ce moment, personne en France n’en fut informé et, par conséquent, n’y fit attention. Et, dans la presse française, nul ne s’occupa de la candidature Hohenzollern.


VII

Mettons en regard de cette politique conspiratrice de Bismarck la loyale conduite du Cabinet du 2 janvier.

Le jour même de son installation, Daru avec l’Empereur s’était occupé d’éteindre le seul tison qui pût mettre le feu à