Le temple de Vénus s’élève, portes closes,
À l’abri des vents froids et du faune malin
Au bord de l’Archipel, sous le dôme opalin
De la nuit qui s’étend, calme, sur toutes choses.
La danseuse sacrée a caché ses seins roses
Sous les plis vaporeux de son voile de lin,
Car, devant la Déesse au regard sibyllin,
Très souple, elle se penche en de classiques poses.
Elle marche en cadence, et lève ses bras blancs,
Et tous ses mouvemens sont rythmiques et lents,
Faits pour s’harmoniser avec l’âme nocturne ;
Et la Déesse rit, sans daigner se fâcher,
En la voyant, confuse et prompte, rattacher
L’étroit ruban d’argent qui retient son cothurne.