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de ces messieurs qu’ils ne seraient pas éloignés de se rallier à l’ordre de choses actuel.

Le premier, M. de Mesnard, disait au général Bugeaud que la branche aînée avait laissé tomber la couronne, et que Louis-Philippe n’avait fait que la ramasser. « Oui, lui répondit le général ; mais nous l’avons attachée sur sa tête, et nous saurons nous battre pour la lui maintenir. » Le propos est un peu militaire, mais il faut convenir qu’il est vrai et surtout bien adressé[1].

Voilà à peu près, mon cher monsieur Coster, les principaux événemens de mon voyage à Palerme ; il a été riche en récolte pour mes souvenirs. Le consul voudrait souvent un bâtiment de guerre ici et à Naples, Messine, Catane, etc. Il croit et affirme qu’il serait utile au commerce et à la politique, ceci n’est plus de mon ressort. L’Actéon est bien, fort bien, il faudrait quinze hommes de plus pour le manœuvrer ; il marche bien, j’ai retrouvé son ancienne vitesse, enfin j’en suis enchanté et je suis bien disposé à tout faire.

À revoir, portez-vous bien, répandez complimens et amitiés pour moi autour de vous, et recevez l’assurance de ma vieille amitié et de mon dévouement.

Je vous serre la main de cœur. »

  1. On sait que le maréchal Bugeaud fut nommé commandant militaire de Paris au moment de la révolution de 1848.