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après ceux de la Russie, de l’Angleterre et de la Turquie. En 1905-1906, il dépassait 16 millions de francs. L’industrie lyonnaise achète les cocons des provinces caspiennes ; nos importations portent sur les sucres (près de 6 millions), les velours, les tissus de soie, de laine et de coton, la verrerie, la mercerie et la quincaillerie, les vins et les cognacs. Notre colonie de Téhéran est, après le groupe russe, la plus nombreuse des colonies européennes. Depuis trois siècles, les explorateurs français ont appris le chemin d’Iran ; nos missionnaires y ont essaimé, les Lazaristes d’Ourmiah atteignent Ispahan, les Carmes de Bagdad viennent de prendre pied à Bouchire, où un voyageur de commerce, M. Joseph Brasseur, entretient de ses deniers une petite école française. Nos orientalistes, nos archéologues occupent une place prépondérante dans le domaine persan ; M. et Mme Dieulafoy, M. de Morgan ont remis au jour les merveilles de Suse. La Perse nous a emprunté des médecins, des professeurs, des ingénieurs et des mécaniciens ; elle vient de nous demander un inspecteur pour la sériciculture et même un conseiller financier. Elle tend à rechercher en France, avec l’assentiment de l’Angleterre et de la Russie, les éducateurs de sa jeune liberté, les initiateurs des réformes à venir. En aidant de leur zèle et de leur sympathie l’effort de l’Iran, ceux de nos compatriotes conviés à cette tâche sauront reconnaître la confiance ainsi témoignée à notre pays.


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