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L’ŒUVRE DE PÉNÉTRATION
DES
MÉHARISTES SAHARIENS

En attendant que le « tourisme » fasse son apparition au Sahara, les voyages d’études y sont devenus possibles. C’est ainsi que deux professeurs ont pu conter récemment avec humour et bonhomie leurs pérégrinations en zigzags au pays des Touaregs. Il est vrai que ces savans sont aussi des explorateurs consommés, dont l’un, M. E.-F. Gautier, chargé de cours à l’Ecole supérieure des lettres d’Alger, a donné sa mesure à Madagascar avant de se consacrera l’Afrique. Quoi qu’il en soit, le fait pour celui-ci de s’être promené du Touat au Niger, d’avoir, sous faible escorte et parfois presque seul, franchi des régions aussi désolées que le Tanezrouft, aussi peu connues que l’Adrar nigritien, ne laisse pas que de surprendre. La surprise augmente encore si on songe que son ami, M. Chudeau, professeur au lycée de Constantine, a pu circuler, de février 1905 à novembre 1906, en plein désert, décrivant 10 000 kilomètres d’itinéraires entre l’Algérie et le Sénégal par le Sud-Oranais, le Touat, l’Adrar, l’Ahaggar, l’Aïr, le Tchad et le Niger, immense circuit qui englobe les deux tiers de notre empire africain.

Et cependant, ces faits ne sont pas uniques ; l’expérience vient d’être renouvelée avec un plein succès par deux officiers de l’infanterie coloniale, le capitaine Arnaud et le lieutenant Cortier, chargés d’une mission scientifique et militaire au Sahara.