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Londres, et 9 succursales installées à Liverpool, Birmingham, York, Glascow, Aberdeen, Belfast, Exeter, Cardiff et Dublin. Des œuvres anglaises établies au Canada s’occupent particulièrement des émigrans de ce pays, par exemple une inspection spéciale des enfans anglais qui émigrent et qui sont confiés dans des maisons sûres à de bons patrons, au besoin à de bonnes patronnes, c’est l’Inspection of British immigrant children and receiving homes[1]. Les jeunes filles isolées qui arrivent à Winnipeg trouvent Mrs Sanford à la tête du précieux « Home de bienvenue de la Jeune Fille » (Girl’s home of Welcome)[2].

L’organisation des Etats-Unis ou de « l’Amérique, » comme on dit au Canada, comprend un état-major de 16 agens nationaux, ayant sous leurs ordres 77 sous-agens commissionnés, et la lecture de leurs rapports annuels laisse prendre une idée de l’infatigable activité déployée par chacun d’eux, énorme correspondance, nombreux entretiens au bureau, visites personnelles dans les fermes, conférences, abondante distribution de brochures, exhibition très efficace des grains et des fruits du Canada, brillante participation aux Expositions « américaines, » voyages effectués par eux-mêmes dans l’Ouest canadien qu’ils ont à faire connaître et à vanter, excursions à prix réduits organisées par eux dans quelque partie de cette région, pour y mener des caravanes de candidats-colons, ou, selon le pittoresque mot composé anglais, de chercheurs-de-homes (home-seekers). L’un des agens, profond psychologue, s’est laissé dire que les femmes avaient la plus forte envie d’entendre parler du nouveau pays : il a suggéré aux fermiers d’emmener avec eux leurs femmes et leurs filles aux réunions, elles sont venues, conclut-il, « et je pense qu’elles apporteront un précieux concours pour promouvoir la cause de l’immigration[3]. »

Les agens canadiens des Etats-Unis s’entendent à observer que la grande œuvre du « Rapatriement « s’annonce comme de plus en plus facile : il s’agit du million de Canadiens-Français de l’Est, qui, séduits par les avantages industriels des Etats-Unis au temps où leur région n’était guère ouverte à la colonisation nouvelle, ont franchi la frontière pour s’établir auprès

  1. Voir le Rapport de l’Inspecteur dans le Compte rendu sur l’Immigration, p. 135-139.
  2. Immigration, p. 113.
  3. Immigration, p. 83.