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LES ORIGINES
DU
CULTURKAMPF ALLEMAND

V.[1]
LES CRISES INTELLECTUELLES (1850-1869)

Les barrières qu’avait édifiées le joséphisme entre l’Allemagne et Rome, démantelées d’abord par les fidèles eux-mêmes, avaient succombé, en 1848, sous la poussée de la révolution. Les évêques appelaient le Pape à leur aide, pour s’émanciper ; les congrès lui expédiaient des messages de dévouement ; et c’est pour lui que travaillaient les missions de Jésuites, qui devaient être, vingt ans durant, une immense force d’évangélisation. L’action catholique, par un mouvement spontané, se soumettait aux influences du Vatican. Mais il en était autrement d’une fraction de la pensée catholique : « Notre doctrine théologique souffre du plus profond cancer, écrivait à Ketteler, dès 1851, Windischmann, vicaire général de Munich. En fait, elle se tient hors de l’Église, et c’est ainsi que peu à peu les plus éminens, — je n’excepte pas Doellinger lui-même, — deviennent la proie d’un esprit qui peut mener aux pires conséquences. »

  1. Voyez la Revue des 1er avril, 1er juillet, 1er octobre 1907 et 15 janvier 1908.