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duchesse de Berry à se rendre à Paris, et offrant de l’y cacher. J’ignore si elles ont eu connaissance de cette découverte.

Ces sacoches renfermaient des documens qui excusaient la folle entreprise de la descente en France. De nombreux correspondans annonçaient 100 000 hommes dans le Midi et 200 000 dans l’Ouest, armés, organisés, prêts à se déclarer au premier signal. L’arrivée de « Madame » enfanterait en outre des légions innombrables dans tout le royaume.

Les correspondans les plus raisonnables, en présentant le pays comme dans « un fâcheux état de calme, » admettaient que la présence de la princesse exciterait sans doute un grand mouvement d’enthousiasme, et pourrait faire jaillir la flamme de ces masses inertes.

Ajoutons à ces appels que Mme la duchesse de Berry avait constamment entendu reprocher aux princes de la Maison de Bourbon de ne s’être point, associés aux travaux de la Vendée. Et peut-être excusera-t-on son esprit aventureux d’avoir cru faire de l’héroïsme en débarquant sur la plage de Marseille et en se jetant dans la Vendée. Il est au moins certain qu’à Nantes, elle supporta royalement le revers de sa fortune et la chute de ses espérances.