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inconnus et venus du dehors, et qui, faute de mots nationaux, doivent être enseignés en langue étrangère, constituent une lourde tâche pour les élèves et pour les maîtres. Nulle part il n’y a autant d’heures de classes et on se demande involontairement si l’effet n’est pas désastreux pour l’intelligence même de l’élève.

Il faut absolument appeler sur ce point l’attention publique, afin que la question soit discutée dans des réunions et dans des conférences. Au mois de juin dernier, un article publié dans le Japan Chronicle et intitulé : Heures de travail des étudians japonais, exprimait l’opinion générale sur cette question :


L’heure approche, y est-il dit, où encore une fois de nombreux candidats vont se présenter aux examens universitaires et puis se lancer en pleine mêlée de compétitions de plus en plus vives dans chaque profession. Un nombre encore plus considérable va sortir diplômé des écoles supérieures, — parmi ces derniers beaucoup aspirent à l’Université où ils se préparent à la carrière qu’ils ont choisie. Des milliers de jeunes gens, nés dans la bourgeoisie, sont prêts à entrer dans les écoles supérieures, — si toutefois ils y trouvent place, — mais n’insistons pas en ce moment sur ce dernier point. Il est donc intéressant et instructif d’examiner, une fois de plus, le genre d’instruction dans ses méthodes et dans ses développemens. Nous nous trouvons, tout d’abord, en présence de ce fait effrayant : à savoir qu’à l’Université et dans les écoles supérieures, l’étudiant passe de trente à quarante heures par semaine au cours, dans le laboratoire et en exercices physiques ! Les exercices physiques, à vrai dire, il y en a peu ou pas à l’Université et dans les écoles supérieures ; trois ou quatre heures par semaine ! Est-il humainement possible qu’un jeune homme de vingt ans (c’est l’âge moyen aux écoles supérieures ; pour l’Université il faut compter vingt-trois ans) se prépare aux examens, comprenne et s’assimile tout ce qu’il a entendu dans ses cours aux leçons et aux conférences, et qu’en même temps il maintienne son corps en bonne santé ? Nous ne pouvons que répondre : non. Quelque chose doit en souffrir. Trop souvent, c’est le corps. Plus fréquemment, c’est l’éducation, car il n’est pas possible qu’un jeune homme, même un Japonais, puisse réellement profiter de tant de cours, de conférences, de démonstrations pratiques. Des pédagogues occidentaux ont protesté ouvertement contre le nombre excessif des heures de travail.


En haut lieu, on commence sérieusement à proposer moins d’heures par semaine et une période d’étude plus longue. Le journal, déjà cité, continue en donnant quelques exemples :


Il ne faut pas comparer les Universités japonaises à celles d’Amérique ou d’Europe, car, dans ces dernières, la présence aux diverses conférences est presque facultative, et un étudiant peut choisir celles qu’il suivra. Nous