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étudians. Ces étudians forment plus tard dans la vie une véritable élite. L’Université de Kyôtô compte 700 étudians. Ces Universités sont un mélange bizarre de l’ancien et du moderne, et l’histoire de l’Université de Tôkyô est curieuse, surtout parce qu’elle montre les difficultés énormes qui surgissent au contact des traditions anciennes et des méthodes nouvelles. Le bulletin universitaire de l’année dernière (2565-66) relate les faits les plus marquans de cette évolution :


La Tôkyô-Teikoku Daigaku ou l’Université impériale de Tôkyô, nous dit ce Bulletin compte six écoles spéciales, de Droit, de Médecine, d’Ingénieurs, de Littérature, de Science et d’Agriculture. Les cinq premières sont situées dans le parc de la vieille Kaga Yashiki sur la pente du plateau de Hongo ; l’École d’Agriculture est à six milles des autres écoles, dans une campagne suburbaine.

La Tôkyô-Teikoku Daigaku, telle qu’elle est organisée maintenant, existe depuis le 1er mars 1886, date de l’ordonnance impériale (n° 3) décrétant la réunion sous ce seul nom de deux institutions jusque-là indépendantes : la Tôkyô Daigaku et la Kobu Daigakko. Les cinq sections dont nous avons parlé furent alors créées. L’École spéciale d’Agriculture ne fut établie que quatre années plus tard, en juin 1890, quand la section d’Agriculture et d’Arboriculture fut réunie à l’Université. Depuis 1886, l’histoire de l’Université impériale, — ou, comme on l’appelle depuis le 16 juin 1897, l’Université impériale de Tôkyô, pour la distinguer de l’Université sœur établie à Kyôtô, — est relativement facile à suivre. Avant cette époque, elle est compliquée et difficile. D’un examen sérieux, il ressort que dans les premières années de la Meiji[1], les changemens apportés dans les divers départemens des services publics étaient très fréquens. Il n’y eut pas moins de réorganisations entreprises dans les différons collèges, dont le régime remanié et les institutions refondues ont donné naissance à l’Université impériale.


Des juges compétens m’assurent que ces changemens se faisaient avec une si complète insouciance des conséquences, que souvent celles-ci nécessitaient le retour à l’ancien état de choses. Le précis d’histoire continue :


La Tôkyô-Kaisei-Gakko ainsi que la Tôkyô-Igakko, qui furent réunies pour former la Tôkyô-Daigaku (Université de Tôkyô) avaient été fondées par le gouvernement Tokugawa. A la restauration de 1868, le gouvernement impérial rétablit la Igakujo (tel était son nom avant la Meiji) et, la confia à la Daigaku. L’année suivante, elle fut réunie à l’Hôpital Todo Yashiki sous le nom de Daigaku Toko. Comme la Daigaku Nanko, la Daigaku Toko fut placée, en 1871, sous la direction du ministère de l’Instruction publique

  1. La Révolution qui amena la Restauration.