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environ 12 millions de tonnes de fer et 175 millions de tonnes de charbon, c’est-à-dire la moitié à peu près de ce que fournissent les États-Unis. Déjà, en 1903, la production de fer avait dépassé celle de l’Angleterre ; elle est supérieure à celle du reste du monde, Amérique et Royaume-Uni exceptés. L’Allemagne exporte beaucoup ; elle obtient ainsi les moyens d’acquitter les énormes importations qu’enregistrent chaque année les douanes impériales, et qui se sont élevées de 4 milliards 3/4 de marks, en 1897, à 7 milliards et demi, en 1906. Dans la même période, les exportations ont passé de 3 600 millions à 6 120 millions, croissant ainsi de 69 pour 100. Parmi les exportations, nous relevons celles de fonte, de minerai de fer, de charbon, de cimens, de produits chimiques. Pour ces derniers toutefois, des plaintes s’élèvent parmi les intéressés au sujet des nouveaux tarifs et des traités de commerce, qui, disent-ils, ne la protègent pas assez contre la concurrence étrangère ; mais cela n’a pas empêché les fabriques de cet ordre, réunies en trois groupes principaux et fortes de leur entente, de continuer à réaliser des bénéfices formidables. D’une façon générale, les dividendes répartis pour la dernière année ont été, dans beaucoup de cas, les plus élevés que les actionnaires aient jamais touchés. En voici quelques exemptes : parmi les houillères et fonderies, la Bismarck Hutte a distribué 25 contre 22 pour 100 l’année précédente, l’Union de Bochum 16 2/3 contre 15 ; la Harpener, 12 contre 11 ; Hösch 18 contre 15 ; Phénix 17 contre 15 ; les aciéries rhénanes 15 contre 12 ; les usines à tuyaux de Mannesman 12 contre 5 ; les houillères Frédéric 16 contre 10 ; les usines Mannstädt 20 contre 14 ; les Vanderzyften 16 au lieu de 13. L’industrie des machines n’a pas été moins brillante : Archimedes distribue 11 au lieu de 7 et demi ; Egestorff 25 au lieu de 20 ; Kappel 24 au lieu de 16 ; Kirchner 15 au lieu de 12 ; la fabrique de wagons de Dusseldorff 22 au lieu de 19 ; la fabrique de matériel de chemins de fer de Görlitz 20 au lieu de 18. Dans le département électrique, nous voyons la Société générale d’électricité répartir 12 au lieu de 11 pour 100 ; Siemens et Halske et la Société d’électricité de Berlin passer chacun de 10 à 11. Les statistiques indiquent des résultats analogues pour les industries textiles et les cimens, à l’exception de ceux de Silésie.

Cette prospérité explique pourquoi, alors que les bourses accusaient déjà une lassitude extrême, les industriels n’en