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petite meurtrière carrée dans chaque merlon, et aussi dans chacun des massifs de solide maçonnerie dont on aveugla leurs intervalles. C’est là, ou je me trompe fort, la manière des musulmans, comme aussi de dresser ces tours rondes, surbaissées, qui couronnent en tant de points les rochers détachés. Telles je les ai vues naguère autour de Mascate, — si ma mémoire me sert, — telles je les retrouve à Genji. Depuis le XIIIe siècle, en Occident aussi bien qu’en Orient, l’ouvrage cylindrique prévalait contre l’ouvrage quadrangulaire ; encore celui-ci se défendit-il longtemps, notamment dans les châteaux des portes.

Mais, au contraire de ce que j’ai vu à Vellore, Genji ne présente, sur le pourtour de son enceinte, aucun château de ce type à mâchicoulis si commun dans l’architecture arabe, et dont les puits fortifiés de l’Oman et du Bélouchistan m’ont déjà fourni de bons exemples. Les refaits musulmans se prouvent d’abondance à Genji par la disposition des créneaux. Les merlons hindous étaient rectangulaires. Ils portent maintenant un chef ogival rapporté, soit d’une seule pierre, soit de deux horizontalement superposées. Au reste, rien ne s’observe d’uniforme. Tantôt le corps du merlon est de briques, voire de blocage, tantôt de pierres carrées assez régulièrement assemblées. Encore faut-il ici compter avec les réparations exécutées sans l’aide des tailleurs de pierre. Partout l’épaisseur est faible : vingt centimètres pour une hauteur de près d’un mètre, et une largeur d’environ moitié. Enfin, ces merlons se dressent en surplomb de la muraille, laissant derrière eux une étroite banquette de tir. Pour remédier à ce défaut de largeur, on établissait un plancher mobile posant sur des corbeaux. De ces poutres volantes, la place se marque encore par les alvéoles carrés pratiqués dans la face intérieure du mur.

De celui-ci les deux faces soigneusement appareillées cachent un vide comblé avec du blocage. Les boutisses posées sur les parpaings ne sont point de règle. Souvent des pierres minces y suppléent, cachant le rempli. Une pareille disposition se remarque dans nombre d’autres édifices, mandapams et pagotins. De ceux-là mêmes le toit monumental se compose de briques recouvertes d’un épais enduit où se trouvent pris les ornemens et les figures, souvent en haut relief, de telle manière que le tout paraît avoir été modelé, assemblé et cuit sur place, quand, à la vérité, c’est à la bonne façon des joints et à la qualité du crépi qu’est dû cet