Page:Revue des Deux Mondes - 1908 - tome 43.djvu/606

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
LETTRES ÉCRITES
DU
SUD DE L’INDE

VI.[1]
LE CARNATIC : Les trois forts de Genji. — La famine.


Genji, 6 septembre 1901.

… Ce qui frappe, à première vue, dans l’ensemble de Genji, c’est la quantité d’ajoutés successifs à l’œuvre première des architectes hindous. Où que l’on pénètre, l’œil est surpris par le désaccord des parties tant dans la structure que dans le tracé. Les grosses tours crénelées de la première enceinte ont un autre caractère que les courtines. Les murs intérieurs, doublés, terrassés, coupent en tous sens les mandapams dravidiens dont les matériaux disloqués fournirent à ces grossiers ouvrages des élémens de leur appareil irrégulier. On sent là un travail hâtif exécuté par des Barbares, orientaux ou occidentaux, chez qui la seule préoccupation fut d’augmenter la force de la défense. Les piliers des péristyles ont été brisés, les fûts ciselés par les bons artistes de Tanjore ont été martelés, débités, assemblés sans art. La moitié d’un éléphant est encastrée dans une façade. Ce que les musulmans ont osé à Vellore, ils l’ont osé à Genji. Et, après

  1. Voyez la Revue du 1er décembre 1907.