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précédent, mais ne le fera pas oublier. Telle est, croyons-nous, l’opinion de tous les astronomes éminens, tant d’Europe que d’Amérique, qui ont répondu, au printemps de cette année, à l’appel du regretté M. Janssen. Aucun n’a paru insensible à la grandeur de ce cadre historique, à la beauté du panorama mouvant de la capitale, faisant contraste avec les ombrages touffus de Chalais, à l’hospitalité gracieuse autant que prévoyante qui a réuni étrangers et Français en de cordiales et instructives agapes. Nul ne s’est dérobé au sentiment qui a fait acclamer comme président d’honneur des séances d’étude le doyen actuel des astronomes français. Ce sentiment n’a pu que se fortifier à la vue des merveilleuses photographies solaires, monumens du glorieux passé de l’Observatoire, qui décoraient la salle et dont la perfection fait encore, après nombre d’années, le désespoir des imitateurs. L’inspection plus détaillée qui a suivi a pu convaincre tous les visiteurs que les intérêts de l’astronomie ne périclitent point à Meudon. Ils ont vu toutes les ressources de l’optique et de la mécanique mises à profit dans les récentes installations de M. Deslandres. Le programme que celui-ci a conçu, appliqué, développé avec tant d’autorité ; fait prévoir que la France se présentera encore au Congrès de Californie avec une contribution scientifique dont elle aura lieu de s’enorgueillir. Quand même le champ des investigations devrait s’élargir et le but espéré reculer, encore, il est certain que les bonnes volontés ne manqueront point à la tâche, et il faut souhaiter que le concours de l’opinion et des pouvoirs publics ne leur soit pas ménagé.


P. PUISEUX.