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ou de l’hydrogène. On demande, pour tirer la question au clair, des observations exactement comparables, poursuivies d’une manière presque incessante sur un très grand nombre de lignes, et pendant plusieurs dizaines d’années.

L’énormité de ce programme pourrait être une cause de découragement ; mais rien ne s’oppose à ce qu’il soit divisé, et peut-être même n’y a-t-il pas dans les études solaires de sujet qui se prête mieux à l’établissement d’une collaboration.

Cet état de choses a été caractérisé en termes très nets par le professeur Haie dès la réunion de Saint-Louis : « Il n’est pas probable, a-t-il dit, qu’un astronome ayant observé le spectre d’une tache solaire et tenté, carte en main, d’identifier et de noter toutes les lignes élargies, entretienne l’ambition de comprendre toute la longueur du spectre dans le programme de ses observations journalières. Pour assurer une connaissance suffisante du spectre des taches solaires, il me semble essentiel que toutes les lignes, ou peu s’en faut, affectées dans les taches soient enregistrées. Ceux mêmes qui partagent cette opinion se contenteront certainement de fixer leur attention sur certaines régions limitées du spectre. A l’époque du maximum des taches, quand elles doivent être observées en grand nombre, il est évident que l’étendue du spectre dévolue à un même observateur ne doit pas être trop grande. Si, de plus, on tient compte des interruptions causées par le mauvais temps et de l’importance d’assurer un contrôle des observations, il sera également évident que la même région du spectre doit être observée régulièrement dans plus d’un établissement. Ainsi notre connaissance du spectre des taches solaires serait sûrement accrue d’une manière sensible si une entente s’établissait en ce qui concerne la répartition du spectre entre différens chercheurs. D’après ce que je sais des travaux de ce genre qui sont maintenant en cours d’exécution ou en projet, je. ne prévois nulle difficulté pour effectuer une telle division du travail. »

Dans une séance du Congrès d’Oxford, le professeur Fowler a pu annoncer que ce plan était déjà en partie réalisé. Le P. Fenyi à l’Observatoire Haynald, M. Michie Smith à Kodaikanal (Inde), ont été des premiers à promettre leur concours. D’autres adhésions ont suivi de près : celles du P. Cortie à Stonyhurst, du professeur Naegamvala à Pona (Inde), de M. Riccò à Catane, de M. Belopolsky à Poulkova, de sir W. M. Christio à Greenwich,