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pour savoir si les années de taches nombreuses doivent être considérées comme plus chaudes ou plus froides que l’année moyenne.

C’est donc dans notre atmosphère, et non dans le Soleil, que réside la principale cause des divergences. On les verra diminuer si l’on adopte d’une façon générale le pyrhéliomètre d’Angström ou des instrumens analogues comparés avec lui, ainsi que l’ont recommandé les congrès d’Oxford et de Meudon.

Un accord plus complet sera réalisé si, comme le propose M. Angström, on éteint par des verres colorés, d’un modèle uniforme, les radiations qui sont le plus absorbées par les élémens variables de l’air. Des marches concordantes, en des stations diverses, pourront alors être misés sur le compte d’une transparence inconstante de l’atmosphère solaire. Cette transparence peut varier, non pas du simple au double, mais dans une mesure appréciable, suivant une période différente de celle des taches, moins régulière, et par suite plus difficile à démêler. S’il en est ainsi, on devra trouver des valeurs flottantes pour le rapport des radiations de deux aires égales prises sur le disque solaire, l’une près du centre, l’autre près du bord. Ce mode de recherche, à l’abri de la plupart des critiques que l’on peut adresser aux mesures actinométriques absolues, a déjà donné des résultats très curieux entre les mains de M. Abbot. Ainsi l’atmosphère solaire serait, d’une façon normale, plus transparente vers les bords qu’au centre. Dans l’espace de deux années, l’émission solaire aurait varié à plusieurs reprises d’un dixième. M. Abbot est le premier à demander que ces conclusions soient contrôlées et complétées dans d’autres observatoires.


IV

Il semble bien que si les observateurs des taches ne sont pas arrivés à des conclusions plus concordantes sur leur mécanisme, c’est parce que ces objets sont trop vastes, trop complexes pour que leur seul aspect fasse reconnaître leur vraie nature. Le problème doit être réduit, s’il est possible, à des termes plus simples. Il convient, en particulier, de lui appliquer le puissant moyen d’analyse que nous offre le spectroscope, et d’examiner comment telle ou telle radiation spéciale se comporte sur les taches et autour d’elles.