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qu’il arrive, au nombre de MM. Pérot et Fabry, de manière à simplifier la comparaison des travaux spectroscopiques futurs. Cet intervalle, à peine perceptible dans le meilleur microscope, est connu avec plus de précision relative que la circonférence du globe terrestre. Son exactitude égale celle des comparaisons les plus soignées effectuées entre les règles des archives officielles. La nouvelle unité, indépendante en réalité du mètre, pourrait aspirer à le remplacer dans les usages courans, s’il ne fallait tenir compte des situations acquises et des habitudes contractées.

Mesurer le rapport des longueurs d’onde de deux radiations éloignées est une entreprise moins ardue que la détermination absolue de chacune d’elles. On ne saurait cependant l’imposer aux observateurs adonnés à l’étude journalière du Soleil, pas plus qu’on n’attend du topographe occupé à dresser un plan qu’il détermine l’altitude de chaque point par rapport au niveau de la mer. Des repères assez nombreux et point trop espacés sont nécessaires, si l’on ne veut point que les travaux individuels rencontrent à chaque pas des entraves. MM. Fabry et Buisson ont accepté du Congrès d’Oxford la mission de constituer une série d’étalons secondaires, à des intervalles qui ne dépasseront pas cinquante unités Angström. Les longueurs d’onde de ces raies, déterminées avec l’interféromètre par rapport à celle de la raie fondamentale, seront à peine moins précises. A la troisième conférence, tenue à l’Observatoire de Meudon du 20 au 23 mai 1907, MM. Fabry et Buisson ont fait savoir que le travail était en bonne voie d’achèvement, et qu’il avait pu être prolongé, contrairement à ce que l’on avait craint d’abord, dans la région ultra-violette.

Il sera encore très utile, dans la pratique, de posséder des étalons tertiaires, espacés seulement de 5 à 10 unités Angström. Pour cette série plus compacte, on devra s’adresser à des élémens chimiques variés, se contenter de raies moins nettes, et l’emploi des réseaux pourra être admis sans qu’il en résulte, sur les longueurs d’onde, une incertitude supérieure à 0,002 ou 0,003 Angström. Cette troisième étape, moins urgente que les deux premières, est encore à l’état de projet.