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L’UNION INTERNATIONALE
POUR
LES RECHERCHES SOLAIRES


I

Inspirateur de tant de mythes religieux et de strophes lyriques, le Soleil possède le don de faire travailler les imaginations les plus froides. Cette tendance se révèle à notre époque par d’autres manifestations que chez les anciens. Le poète garde le droit imprescriptible de personnifier ou de diviniser l’astre du jour. Mais, pour en user, il doit demander à son lecteur plus de complaisance qu’il n’en fallait au temps de Xénophane ou d’Aristote. Il faut qu’il ignore ou néglige volontairement nombre de faits positifs dont l’antiquité n’avait même pas le soupçon, mais que le progrès des moyens d’observation a rendus palpables. Quoique le champ des interprétations possibles soit demeuré large et semble, par momens, s’agrandir encore, bien des opinions, autrefois en faveur, se trouvent exclues sans retour. William Herschel aura été sans doute le dernier astronome de quelque autorité qui ait cru à l’existence d’êtres vivans dans le Soleil, et l’on ne peut clouter aujourd’hui que ce foyer d’énergie dont toute l’activité terrestre est un reflet ne soit soumis à des lois aussi inflexibles que le retour des éclipses.

En conséquence, les esprits qui conservent le goût de la fiction et de la synthèse donnent à leurs aspirations, en présence