L’Église badoise, de 1850 à 1870, fut constamment aux prises avec l’État. On traversait alors une période de transition politique : la domination des bureaucrates faisait place à la domination des députés. Aussi l’Église, en moins de vingt années, se heurta-t-elle, tour à tour, à deux systèmes de politique religieuse, dont l’un, très archaïque, presque partout renversé par la Révolution de 1848, subordonnait encore la vie catholique à des fonctionnaires installés par le souverain, et dont l’autre, très moderne, expérimenté tout d’abord en Bade, commençait de la subordonner à une majorité parlementaire. De 1850 à 1860, l’Église lutta, en Bade, contre les survivances de l’ancien joséphisme ; de 1860 à 1870, après le fugitif arc-en-ciel du Concordat, elle vit se dresser en face d’elle un autre absolutisme, celui des Chambres, celui des ministères qui en étaient l’émanation. Dix ans durant, on la combattit à coups d’arrêtés ; puis survint une ère nouvelle, où elle fut combattue à coups de lois. Avant 1860, le gouvernement grand-ducal perpétuait contre les catholiques
- ↑ Voyez la Revue des 1er avril, 1er juillet et 1er octobre 1907.