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terait encore : résolu partiellement aux États-Unis, il risquerait de se poser de nouveau sur quelque autre point du continent américain.

Réelle sincérité des gouvernemens dans leurs efforts pacifiques ; permanence des intérêts et des passions qui les divisent ; voilà ce qui ressort de notre analyse. Pour le présent, point de risque apparent ; pour l’avenir, un danger possible qui pèsera, non seulement sur les États-Unis et le Japon, mais sur l’ensemble des puissances : voilà les probabilités qui se dégagent. La France, en cette affaire, doit souhaiter et souhaite le triomphe des solutions pacifiques. Elle est unie aux États-Unis par des liens moraux plus forts que bien des traités, et elle a constaté, au cours de la crise marocaine, qu’elle pouvait compter à Washington sur une ferme et active amitié. Elle entretient avec le Japon des relations anciennes, qui, inquiétées un moment par la guerre de Mandchourie, ont trouvé dans l’accord de 1907 une confirmation explicite. Il ne nous appartient pas, dans un débat où sont en jeu ces forces de la nature qu’on appelle la natalité et le travail, de décider qui a tort, qui a raison. Nous ne pouvons que désirer l’adoption de mesures régulatrices, qui, en corrigeant des inégalités trop accusées, faciliteront les réconciliations du lendemain.


André Tardieu.