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le bien-être de la Corée, le bonheur et la félicité du peuple coréen, sont convenus de ce qui suit :


Article I. — Le gouvernement coréen doit suivre en matière de réformes administratives les avis du gouverneur général.

Art. II. — Toutes les lois et mesures administratives proposées par le gouvernement coréen doivent auparavant obtenir le consentement et l’approbation du gouverneur général.

Art. III. — Le gouvernement coréen doit dorénavant complètement séparer les services judiciaires des services administratifs.

Art. IV. — La nomination et le renvoi de hauts fonctionnaires coréens sont soumis à l’approbation du gouverneur résident.

Art. V. — Le gouvernement de Corée nommera aux offices de l’État les Japonais recommandés par le gouverneur résident.

Art. VI. — Le gouvernement de Corée n’appellera des étrangers à exercer les fonctions publiques qu’avec l’assentiment du gouverneur général.

Art. VII. — Les clauses du présent traité ont été arrêtées conformément aux stipulations du traité de Portsmouth.

Fait le 24 juillet, 40e année de Meji.
Marquis Ito, résident.
Fait le 24 juillet. 11e année de Kwangmu.
Yi, président du Conseil. »


L’élaboration du traité commencée durant la nuit du 23 juillet ne s’est terminée qu’à une heure fort avancée de la nuit suivante, les ministres coréens, tout acquis au Japon qu’ils étaient, faisant certaines réserves notamment à propos de la nomination des fonctionnaires japonais et ne cédant qu’au dernier moment. Durant la journée du 25, la nouvelle convention fut officiellement portée à la connaissance du peuple et l’état de siège proclamé ; les troupes occupèrent les positions qui commandaient Séoul, et des batteries d’artillerie, arrivées en toute hâte, firent résonner les avenues. La colline de Oai-song-dai, qui domine toute la cité, fut ainsi transformée en un vaste camp fortifié. Le Tai-han-mon, la principale porte donnant accès au palais, fut également cernée par des détachemens d’infanterie, tandis que contre elle étaient braquées quatre pièces de gros calibre.