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LA REINE VICTORIA
D’APRÈS
SA CORRESPONDANCE INÉDITE

La reine Victoria avait l’habitude de conserver et de classer les lettres, les notes, les mémoires qu’elle écrivait ou qu’elle recevait. Tous ces documens ont été réunis en volumes. Les archives ainsi formées constituent une série d’actes officiels extrêmement abondante, et l’histoire y trouvera un jour les matériaux les plus précieux ; mais on ne saurait songer à en faire une publication complète. Ceux qui se rapportent à la vie de la Reine jusqu’à l’année 1861 forment plusieurs centaines de volumes. Le roi Edouard VII a pensé qu’on pouvait faire un choix dans cette correspondance, et de là est sortie l’intéressante et importante publication à laquelle nous empruntons les extraits qui suivent. Elle fait le plus grand honneur à la Reine et à la plupart de ses ministres. L’édition anglaise vient de paraître à Londres. L’édition française paraîtra dans quelques semaines à la librairie Hachette, où elle a été préparée par M. Jacques Bar doux.

La plupart des lettres que nous reproduisons ont été échangées entre la reine Victoria et le roi des Belges, Léopold Ier. L’affection de la reine pour son oncle n’a eu d’égale que celle que l’oncle rendait à sa nièce avec une tendresse qu’il a lui-même, quelque part, qualifiée de paternelle. Si de très légers nuages se sont parfois élevés entre eux, ils ont été bientôt dissipés, et ils n’ont jamais altéré leurs sentimens mutuels. Il y a quelque chose de touchant dans cette longue intimité, où le Roi et la Reine montrent tant d’esprit politique et de bon sens, relevés par les plus sérieuses qualités morales. Nous avons, de préférence, choisi parmi ces lettres celles qui se rapportent