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LE ROMAN ANGLAIS
EN 1907

I
UN JEUNE ET QUELQUES AÎNÉS


I

Dans sa remarquable étude sur Dickens, dont j’ai rendu compte ici il y a quelques mois[1], M. Gilbert K. Chesterton écrivait : « Malgré l’incertitude fatale de toute prédiction, je n’hésite pas à affirmer que la place de Dickens, dans la littérature anglaise du XIXe siècle, n’apparaîtra pas seulement très haute, mais absolument la plus haute… Dès aujourd’hui, la plupart des lettrés s’accordent à reconnaître que, sur la plateforme où figuraient naguère Dickens, Bulwer Lytton, Thackeray, George Eliot, et Charlotte Brontë, il ne reste plus désormais que Thackeray et Dickens. Je prends sur moi de prédire que, lorsqu’un peu plus d’années auront passé, et que plus de triage aura été effectué, Dickens dominera toute notre littérature du siècle dernier : c’est lui qui restera, seul, sur la plate-forme. » Et peut-être le moment prévu par M. Chesterton n’est-il pas encore arrivé : mais, à coup sûr, c’est Dickens qui a tenu la première place dans l’histoire du roman anglais en 1907. De tous les romans nouveaux dont je vais avoir à parler, pas un ne

  1. Voyez la Revue du 15 février 1907.