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Cet étranger avait, des femmes françaises, et particulièrement des femmes parisiennes, l’opinion que partagent la plupart des étrangers. Il est irritant, en vérité, que nous soyons si mal connus hors de nos frontières. La faute en est sans doute à nous-mêmes. Nous désirons qu’on loue les qualités en quelque sorte extérieures de notre race, son esprit, sa grâce, sa légèreté, son scepticisme commode, sa politesse, qualités qui n’ont guère pour résultat que de rendre une société agréable, et nous dissimulons, comme si nous en étions un peu honteux, nos qualités plus sérieuses, celles en somme à qui nous devons d’exister et de durer. Ce n’est pas de la vanité que de se montrer tel qu’on est : c’est avoir le juste sentiment de toute sa valeur et vouloir que les autres l’aient aussi. Que la Française soit toujours la reine delà mode, je le veux bien et je tiens à ce qu’elle conserve cette royauté qui est aimable : mais elle est autre chose, depuis plusieurs années surtout, qu’elle s’est vouée à une action féconde sur le terrain des œuvres et des institutions sociales, et il ne faut pas qu’on l’ignore. Je voudrais que ces articles eussent manifesté suffisamment ce qu’elle a fait : encore ai-je dû choisir parmi tant d’initiatives, tant d’entreprises, tant de créations.


PAUL ACKER.