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L’IMPÉRIALISME
Á PROPOS D’OUVRAGES RÉCENS[1]

Le substantif impérialisme ne figure pas dans le plus récent de nos grands dictionnaires, celui de Hatzfeld et Darmesteter, et l’adjectif impérialiste n’y revêt d’autre signification que celle de « partisan de l’Empire. » Cependant, ces deux termes sont d’un usage courant, dans un sens plus large, depuis un demi-siècle, ou peu s’en faut. On en trouve déjà une intéressante définition dans le dernier chapitre du livre de M. Bryce, chapitre dont la rédaction, à ce que nous apprend une note, remonte à l’année 1865. D’après cette définition, le régime politique institué par César et par Auguste, « a été pris pour type d’une certaine forme de gouvernement et d’une certaine catégorie de dispositions sociales aussi bien que politiques, auxquelles (ou plutôt à la théorie dont elles forment une partie) on a donné le nom d’impérialisme. Le sacrifice de l’individu à la masse, la concentration de tous les pouvoirs judiciaires et législatifs dans la personne du souverain, la centralisation de l’administration, le maintien de l’ordre au moyen d’une force militaire considérable, l’influence de l’opinion politique substituée au contrôle des assemblées représentatives, voilà ce qu’à tort ou à raison on regarde

  1. Ernest Seillière, Le comte de Gobineau et l’aryanisme historique ; Apollon ou Dionysos, étude critique sur Frédéric Nietzsche et l’utilitarisme impérialiste ; L’Impérialisme démocra-tique, 3 vol. in-8o. Paris, Plon, 1903 ; 1905, 1907.
    J. Bryce, le Saint-Empire germanique, traduit de l’anglais par Emile Domergue, in-8o. Paris, Colin. D.-J. Hill, A History of european Diplomacy, t. I et II, in-8o. New-York et Londres, Long-man-Green and C°, 1905 et 1906.