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plus entendre parler de médiation, tandis que l’Autriche est de nouveau disposée à l’accepter !

C’est une mélancolique et triste fête de Pâques…


La reine Victoria au roi des Belges.


Château de Windsor, 3 mai 1859.

Mon très cher oncle,

Mille remerciemens pour votre bonne et aimable lettre du 30. Dieu sait dans quel triste gâchis nous sommes ! L’imprudence des Autrichiens est vraiment un grand malheur, car elle les a mis dans leur tort. Cependant, il y a encore un sentiment général d’irritation et de grande méfiance marqué par la conduite de la France. Elle nie le traité avec la Russie, mais je suis parfaitement sûre qu’il existe des engagemens


La reine Victoria au roi des Belges.


Buckingham Palace, 9 mai 1859.

Mon très cher oncle,

Je vous écris aujourd’hui au lieu de demain afin de profiter du retour de votre messager… Que font les Autrichiens ? Ils n’ont pas voulu attendre alors qu’ils devaient le faire, et maintenant, alors qu’ils devraient se précipiter et attaquer avec leurs forces écrasantes, ils ne font rien ! Rien depuis le 30 ! Ils laissent les Français devenir journellement, plus forts et plus prêts pour la lutte !

C’est à en perdre l’esprit, et il est très difficile de les comprendre ou de faire quelque chose pour eux. L’Empereur quitte Paris pour Gênes demain. Il n’est pas exact que l’Impératrice soit si belliqueuse ; lord Cowley dit au contraire qu’elle est très malheureuse de ce qui se passe et que l’Empereur lui-même est triste et changé. Le vieux Vaillant part avec lui en qualité de chef d’état-major…


La reine Victoria à lord John Russell.


Château de Windsor, 1er décembre 1859.

La Reine espère qu’on fera nettement comprendre à l’Empereur qu’il n’a aucune chance d’obtenir que nous nous joignions