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son action sur le cours du Danube, son influence sur ses coreligionnaires sujets du Sultan, etc. Vous aviez, obtenu tout cela, non sans d’immenses sacrifices, et cependant vous allez les continuer, compromettre les finances de la France, répandre ses trésors et son sang ; et pourquoi ? pour obtenir quelque landes de la Bessarabie ! ! ! »

Voilà, Madame, les réflexions qui me préoccupent ; car autant je crois être dans le vrai pour inculquer mes idées à mon pays et pour lui faire partager ma persuasion, autant je me sentirais faible si je n’étais pas sûr d’avoir raison ni de faire mon devoir.

Mais, ainsi que je l’ai dit en commençant, à Votre Majesté, je n’ai communiqué ma première impression qu’au duc de Cambridge, et autour de moi au contraire j’ai dit qu’il fallait continuer la guerre. J’espère que Votre Majesté accueillera avec bonté cette lettre écrite à la hâte et qu’elle y verra une nouvelle preuve de mon désir de m’entendre toujours avec elle avant de prendre une résolution…


La reine Victoria au comte de Clarendon.


Château de Windsor, 15 janvier 1855.

… La Reine enverra ce soir sa lettre adressée à l’Empereur, afin qu’elle soit transmise à Paris. Elle la remettra ouverte à lord Clarendon qui la scellera et l’enverra après l’avoir lue.

La Reine ne peut pas celer à lord Clarendon ses sentimens et ses vœux à l’égard de cette question de guerre. Ils ne peuvent pas être pour la paix en ce moment, car elle est convaincue que son pays n’aurait pas aux yeux de l’Europe le prestige qu’il devrait avoir, et que la Reine est certaine qu’il aurait, après la campagne de cette année. L’honneur et la gloire de sa chère armée lui tiennent plus au cœur que presque toute autre chose, et elle ne peut pas supporter la pensée que « l’échec du Redan » soit notre dernier fait d’armes, et il lui en coûterait beaucoup plus qu’elle ne peut le dire de conclure la paix sur cette défaite. Cependant, il faut faire ce qui sera le meilleur et le plus sage.

La Reine ne peut arriver à se persuader que les Russes soient le moins du monde sincères, ou que la paix soit sur le point d’être conclue maintenant.