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impossible de la guérir à l’eau de rose. La race humaine n’est pas naturellement bonne, loin de là. Elle a besoin d’un gant de fer, et en fait est souvent contente d’être ainsi conduite. Le souvenir de toutes les espèces de Césars et de Napoléons, de qui elle n’a guère reçu que des coups, lui est beaucoup plus cher que la mémoire des bienfaiteurs du genre humain, qu’elle crucifie quand on la laisse agir à sa guise…


La reine Victoria au roi des Belges.


Osborne, 2 décembre 1851.

Mon très cher oncle,

… C’est grand dommage que vous ne vous risquiez pas à venir jusque vers nous : je suis sûre que vous le pourriez facilement. Je ne pense pas qu’il y ait une nouvelle révolution en France…


La reine Victoria au roi des Belges.


Osborne, 4 décembre 1851.

Très cher oncle,

Je ne vous écris qu’une ligne pour vous demander ce que vous dites du surprenant événement de Paris : cela ressemble de tous points à un roman écrit ou joué ! Quel sera le résultat de tout cela ?

Je suis honteuse de vous avoir écrit si affirmativement, quelques heures plus tôt, que rien ne se passerait.

Nous attendons avec impatience les nouvelles aujourd’hui, bien que je suppose qu’on a pu compter sur les troupes et que l’ordre n’a pas cessé de régner pour l’instant. J’espère que personne de la famille d’Orléans ne fera un mouvement, ni ne dira un mot, mais qu’ils resteront tous absolument passifs.

Je m’arrête. Toujours votre nièce dévouée.


La reine Victoria à lord John Russell.


Osborne, 4 décembre 1851.

La Reine a appris avec surprise et inquiétude les événemens qui viennent d’avoir lieu à paris. Elle pense qu’il est de grande