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du bien de la nation. Stockmar vous dira tout cela. J’ai tout lieu d’être très contente de tous mes ministres, et j’espère que, grâce à Dieu, les élections seront favorables ; car je sais bien que le Cabinet actuel est le meilleur et le plus modéré que nous puissions avoir.

Ne craignez rien pour ma santé, mon cher oncle, j’en aurai grand soin.

Toujours votre dévouée et reconnaissante nièce, votre enfant affectionnée.


La reine Victoria au roi des Belges.


3 juillet 1837.

Mon bien cher oncle,

… Tout va bien quant à présent et les élections s’annoncent comme favorables. Dieu veuille qu’il en soit ainsi ! J’ai eu une très longue et intéressante conversation samedi avec Palmerston à propos de la Turquie, de la Russie, etc. J’espère qu’on pourra faire quelque chose pour les Reines, mes sœurs[1]. L’Espagne a enfin une Constitution et les Cortès ont fait très bonne figure. Nous espérons aussi conclure bientôt un traité de commerce avec les Espagnols, ce qui serait colossal.

Si vous pouviez obtenir que mon bon et cher ami Louis-Philippe, que je respecte tant, et pour qui j’ai une grande affection, fasse quelque chose pour la pauvre Espagne, cela serait très utile.

Je suis très touchée par l’amabilité du Roi, qui a envoyé le bon vieux général Baudrand et le duc d’Elchingen pour me féliciter. Baudrand s’est très bien acquitté de sa mission et avec beaucoup de sentiment. En Portugal, les affaires paraissent malheureusement très sombres. Ils n’ont point d’argent, et les Chartistes veulent amener une contre-révolution qui, je le crains, serait fatale aux intérêts de la pauvre Reine…

Maintenant, cher oncle, il faut que je vous invite en forme. Je serais tellement heureuse si vous, ma bien chère tante Louise et Léopold (J’insiste) veniez vers le milieu ou la fin d’août ! En outre, je vous prierais de rester un peu plus que d’habitude,

  1. La reine Christine et la reine Isabelle d’Espagne.