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Europe, qui sont presque ridicules à cause des louanges qu’elles se donnent elles-mêmes, ce sont les Anglais et les Français. Il est très important que vous soyez très nationaliste, et comme il se trouve que vous êtes née en Angleterre et ne l’avez jamais quittée un seul instant, ce serait assez étrange si, on essayait de dire le contraire. III. Je recommande à votre attention l’Eglise établie ; sans vous engager à quelque chose en particulier, vous ne pourrez jamais trop en parler. IV. Avant de prendre une décision importante, je serais content si vous vouliez bien me consulter. Ceci aurait l’avantage de vous faire gagner du temps. En politique, la plupart des mesures arriveront toujours assez tôt, dans un délai de quelques jours ; revenir sur ses pas, ou sortir en reculant, est, au contraire, extrêmement difficile et nuit presque toujours aux plus hautes autorités.


La reine Victoria au roi des Belges.


25 juin 1837.

Mon bien-aimé oncle,

Quoique j’aie énormément d’affaires sur les bras, je vous écrirai quelques lignes pour vous remercier de votre bonne et utile lettre du 23, que je viens de recevoir. Vos conseils sont toujours de la plus grande importance pour moi.

A propos de Claremont, Stockmar pourra vous expliquer qu’il m’est absolument impossible de sortir de Londres, car je dois voir mes ministres tous les jours. Je me porte très bien, je dors bien, et je vais en voiture à la campagne tous les soirs ; il fait tellement chaud que les promenades à pied sont hors de question. Avant d’aller plus loin, laissez-moi vous dire combien je suis heureuse d’avoir à la tête du gouvernement un homme comme lord Melbourne. Je l’ai vu jusqu’ici chaque jour, à l’exception de vendredi, et plus je le vois, plus j’ai confiance en lui ; il n’est pas seulement un homme d’Etat capable et un honnête homme, mais il est bon et plein de cœur ; son but est de remplir son devoir envers son pays, et non envers un parti. Il m’est de la plus grande utilité officiellement et officieusement.

J’ai vu presque tous mes autres ministres, et j’abats avec eux une besogne régulière et rude, mais qui m’enchante. Il m’est très agréable de faire mon devoir envers mon pays et mon peuple, et nulle fatigue, quelque grande qu’elle soit, ne me pèsera, s’il s’agit