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Le roi des Belges à la princesse Victoria.


Bruxelles, 22 mai 1832.

Mon cher amour,

Permettez-moi de vous offrir mes vœux les plus sincères et les meilleurs pour l’anniversaire de votre naissance. Que le ciel vous protège, vous comble et verse sur vous ses meilleures bénédictions !

Le temps s’enfuit : il y a maintenant treize ans que vous entrâtes dans ce monde agité ; j’ose à peine maintenant vous appeler une petite Princesse. Par conséquent, vous comprendrez, mon cher amour, que vous devez chaque jour accorder plus d’attention aux choses sérieuses. Par la volonté de la Providence, vous êtes appelée à remplir une situation éminente ; c’est à la bien remplir qu’il faut maintenant travailler. Un bon cœur, un caractère loyal, une conscience respectable sont parmi les qualités les plus indispensables pour jouer ce rôle.

Vous trouverez toujours, dans votre oncle, l’ami fidèle, tel qu’il l’a été depuis votre tendre enfance. Et chaque fois que vous sentirez le besoin d’un conseil ou d’un appui, adressez-vous à lui avec une parfaite confiance.

Si les circonstances me permettaient de quitter Ostende de bonne heure, demain matin, je pourrais moi-même placer mon cadeau dans vos cheveux blonds. Puisque ce bonheur ne m’a pas été accordé par le sort, votre excellente mère a promis de me remplacer.

Vous avez probablement peu de temps à vous. Je m’arrête donc, en vous redisant rattachement et l’affection sincères, avec lesquels je serai toujours, mon cher amour, votre ami et oncle fidèle et dévoué.


Le roi des Belges à la princesse Victoria.


Laeken, 21 mal 1833.

Mon cher amour,

Pour être sûr que mes félicitations vous arriveront le jour de votre anniversaire, je les envoie par le courrier d’aujourd’hui, et les confie aux soins de votre illustre mère.

Les vœux sincères et affectueux que je fais, pour que nous