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9 juin dernier, la disposition suivante : « Dans l’intérêt de la paix confessionnelle, le conseil d’État est chargé de réaliser dans le délai d’une année une solution équitable de la question de l’église Notre-Dame. A cet effet, l’État interviendra par une allocation pécuniaire définitive pour faciliter le rachat des droits des catholiques nationaux par les catholiques romains. Lors du transfert de l’église Notre-Dame aux catholiques romains, cette cession sera exempte des droits de mutation. »

La solution de juste milieu adoptée par le grand Conseil a donné, somme toute, satisfaction aux catholiques romains, et l’on ne voit pas que les catholiques libéraux soient fondés à s’en plaindre ; elle a satisfait peut-être plus encore la conscience publique. Elle a certainement contribué à rallier les catholiques romains à la cause de la séparation. Dieu veuille qu’elle contribue aussi, comme la séparation elle-même, selon l’espoir exprimé par M. Adolphe Gros, à la tribune du grand Conseil, « à resserrer les liens de confiance et d’amitié qui, dans un canton mixte, doivent unir tous les citoyens sans distinction de confession religieuse. »

Si ce vœu se réalise, il en résultera pour d’autres Eglises et pour d’autres États une belle leçon de tolérance dont tous pourront faire leur profit.


JULIEN DE NARFON.