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LE TRAITÉ FRANCO-SIAMOIS
ET
LE CAMBODGE

Le traité franco-siamois du 23 mars 1907, qui vient d’être soumis à la Chambre et accepté par elle sans débat, établit nos relations avec le Siam sur une base essentiellement neuve. Il est permis de le regarder comme le point de départ d’une ère nouvelle dans l’histoire de l’Indo-Chine et dans l’évolution de notre politique. Son importance est donc considérable. S’il nous coûte un peu cher et s’il vient un peu tard, il n’en mérite pas moins d’être accueilli avec satisfaction.

L’auteur du présent article qui, au cours d’une vie consacrée presque tout entière à l’Extrême-Orient, a peut-être acquis une certaine expérience des affaires indo-chinoises, demande la permission de se citer lui-même en reproduisant les paroles qu’il prononçait il y a quelques mois, au moment même où l’on allait inaugurer les négociations de Bangkok, dans une conférence donnée à l’une des associations qui ont travaillé de la manière la plus utile à répandre la connaissance de nos établissemens d’outre-mer, l’Union coloniale :

« Puisque notre ignorance et notre suffisance nous ont fait manquer des occasions qui ne se retrouveront sans doute plus, il faut changer notre fusil d’épaule et, sans vaines récriminations contre le passé, considérer, — réserves faites quant à certaines rectifications de frontières non moins désirables pour la tranquillité du Siam que pour la nôtre, — qu’il est à présent de