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Ce qui m’intéresse autant que votre avancement académique, c’est votre avancement en diplomatie dont vous ne me parlez pas. J’imagine pourtant que, durant votre séjour à Paris, vous cherchez les moyens de ne point retourner à Berne. Vous auriez bien dû m’apprendre si vous avez quelque chance de réussir. Nous continuons à mener ici une vie qui nous est très utile, et ce qui est plus difficile à croire et non moins vrai, qui nous semble de plus en plus agréable, malgré l’hiver et la solitude. Adieu.

A. DE TOCQUEVILLE.


Paris, le 3 janvier 1854.

Monsieur,

Avant de répondre à votre bonne et si aimable lettre, j’ai voulu avoir quelque chose à vous mander sur son effet. Je l’ai montrée à M. de Rémusat, qui m’en a félicité et à qui elle a, je l’espère, haussé le courage pour persévérer dans ses bonnes intentions. Comme vous le jugiez utile, j’ai envoyé mes deux volumes à M. Mignet pour qu’il voulût bien les offrir à l’Académie, ce qui a eu lieu dans une séance où M. de Rémusat m’a présenté à lui. Il m’a aussitôt donné une marque très sentie de sa bienveillance en pressant mon parrain de se charger de faire un rapport verbal à la docte assemblée, ce qui a été accordé et qui aura lieu, je pense, un de ces prochains samedis. J’ai aussi envoyé mon livre à M. Guizot, je l’avais adressé à M. de Beaumont déjà antérieurement. Je crois donc que j’ai fait ce qui était de moi. Pour les journaux, les Débats me donneront un article vers la fin de ce mois, je pense, et M. de Rémusat s’occupe de me trouver quelqu’un de compétent pour en faire un autre dans la Revue des Deux Mondes. Mais, de ce côté, il y a des difficultés, et la première est de mettre la main sur cet homme compétent. Il y a des physiologistes, il y a des historiens, peut-être trouverait-on des philologues, quoique cet animal soit d’une extrême rareté, à ce qui me semble, sous la latitude de Paris ; mais quelqu’un qui soit assez de tout cela, voilà ce qu’il est difficile de découvrir. Aussi suis-je assez inquiet de ce côté ; mais il faudra bien, à toute fin, arriver à un résultat. Ce point débrouillé, ma foi, monsieur, vous, M. de Rémusat et le ciel ferez le reste, j’imagine, car je suis dans vos mains. Je ne vous parle pas des vives attaques que mon défenseur me fait éprouver. Elles ressemblent