Il y a quelques mois, M. Maurice Barres, au début de son discours de réception à l’Académie française, racontait que, comme il avait voulu que sa première démarche fût une démarche pieuse, il avait demandé d’abord qu’on lui ouvrît les archives de la Compagnie. « J’ai manié, disait-il à ses confrères, les huit volumes in-folio qui contiennent les Délibérations et les Listes de présence, et qui font connaître votre histoire officielle depuis votre établissement au Louvre jusqu’à votre suppression. Sur des registres en maroquin rouge, aux armes de France, j’ai vu avec vénération les traces et parfois la signature de Corneille et de Colbert, de Racine et de Bossu et, de La Fontaine et de Boileau, jusqu’à Voltaire. » Ce sont les Registres de l’Académie française, qui ont échappé par hasard aux désastres de la Révolution. Pour les empêcher de courir d’autres dangers, l’Académie les a publiés il y a dix ans, et ils forment trois volumes qui vont jusqu’à la séance du 5 août 1793, la dernière quelle ait tenue avant d’être supprimée[2].
Le quatrième volume, qui complète le recueil, s’est fait attendre longtemps, et vient seulement de paraître. Il contient