Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 40.djvu/641

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

syndicat des gens de maison, quelques dispositions un peu différentes.

Là aussi on pense que les syndiquées ne compteront dans le monde qu’en raison de leur valeur. Aussi l’une des premières préoccupations de leurs conseils a-t-elle été d’organiser des cours professionnels. Ces cours sont tous ouverts aux membres des quatre syndicats : ceux qui peuvent servir davantage aux ouvrières et aux employées, cours de dessin, de comptabilité, de sténographie, de dactylographie, de langues étrangères, ont lieu le dimanche ; ceux qui intéressent plus particulièrement les institutrices, cours de langues, de dessin, de géographie, d’histoire, de sciences naturelles, de littérature, de mathématiques, de psychologie, de musique, préparation au certificat d’aptitude pédagogique, ont lieu le jeudi. Les gens de maison ont des cours de coupe, de repassage, de modes, de coiffures, de cuisine. Il existe un cours normal d’enseignement ménager. En 1905, sur quatre diplômes accordés dans la première session des examens d’enseignement ménager, deux ont été décernés à des membres du syndicat des institutrices privées.

Un bureau de placement, installé au siège social, a déjà procuré près de deux cents situations. Il fonctionne sérieusement, pour les institutrices surtout, car il s’est mis en rapport avec les différens centres ouverts à Paris et dans les départemens pour la reconstitution des écoles libres. Pour les syndicats des ouvrières et des employées, il n’est régulier que depuis le 1er décembre 1903 ; cinq sections ont alors été fondées rue de Rocroy, 6 ; boulevard de Courcelles, 109 ; rue Raynouard, 60 ; rue du Fauconnier, 11 ; rue Réaumur, 85.

L’action économique des syndicats s’est manifestée par la création d’un service de coopération.

Les syndicats se sont entendus avec le syndicat des employés de commerce de la rue des Petits-Carreaux, et ce syndicat fait participer les syndicats féminins à son système d’achats coopératifs. Les syndiquées obtiennent ainsi sur leurs achats, dans les maisons qui ont un traité avec le syndicat, des escomptes qui représentent une sensible diminution sur leurs dépenses.

Une société de secours mutuels, fondée spécialement en faveur des syndiquées, leur assure en cas de maladie les soins gratuits du médecin, les médicamens et une indemnité journalière de 2 francs ou de 1 franc. Il leur suffit de verser 1 franc ou 50 centimes par mois à la société de secours mutuels