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cette fois, à traiter avec l’agent principal de la coopérative, et, de puissance à puissance, les conditions du travail seraient mieux fixées, à l’avantage de tous.


Revenons à Paris maintenant, retournons dans cette petite rue de l’Abbaye où Mme de Diesbach installa la première école ménagère, et rentrons dans cette vieille demeure du cardinal de Furstemberg qu’habitent les sœurs de Saint-Vincent-de-Paul. Depuis septembre 1902, trois syndicats de femmes y ont leur siège social, le syndicat des ouvrières de l’habillement, le syndicat des dames employées au commerce et à l’industrie, le syndicat des institutrices privées, qui comprennent : le premier 159 membres, le second 193, et le troisième 288, chiffres encore modestes, mais qui sont en progression continuelle. Un quatrième syndicat a été créé récemment : le syndicat des gens de maison, femmes. Un syndicat de cartonnières et un syndicat d’imprimeuses sont en formation.

L’organisation de ces syndicats rappelle celle de l’Aiguille et celle des syndicats lyonnais. Les syndicats parisiens, — c’est ainsi qu’on les appelle, — ont suivi l’exemple que leur offraient leurs devanciers. Formés selon les conditions de la loi du 21 mars 1884, ils sont autonomes et ont pour but l’étude et la défense des intérêts professionnels et économiques de leurs membres et la création d’institutions d’assistance mutuelle et de prévoyance. Pour les syndicats d’institutrices, d’ouvrières de l’habillement et d’employées, le droit d’entrée est de 1 franc, et la cotisation annuelle de 6 francs. Pour le syndicat des gens de maison, le droit d’entrée est de 3 francs, et la cotisation, mensuelle, de 50 centimes. Chaque syndicat est administré par un conseil de cinq à vingt et un membres, conseil que dirige un bureau composé d’une présidente, d’une ou plusieurs vice-présidentes, d’une ou plusieurs secrétaires, d’une ou plusieurs trésorières choisies dans son sein et nommées par lui à la majorité des membres présens. Ce conseil se renouvelle par tiers chaque année, et ses membres nommés pour un an sont rééligibles. Il se réunit tous les deux mois au moins, et doit convoquer au moins une fois par an le syndicat en assemblée générale pour lui soumettre ses travaux et s’inspirer de ses vœux. Le syndicat, par simple décision du conseil syndical, peut s’unir à une union de syndicats préexistans. Il y a, pour le