cylindre un mouvement hélicoïdal : le graphique, dès lors, s’inscrit le long d’une hélice à laquelle rien n’empêche de donner la longueur nécessaire. Inutile d’insister sur la portée d’un perfectionnement aussi ingénieux et cependant aussi simple : le phonographe n’est-il pas contenu, en germe, dans le cylindre d’Young ?
Cependant, malgré les progrès apportés depuis à leur construction, malgré la substitution, de plus en plus fréquente, du ruban au cylindre hélicoïdal, substitution qui permet, — le télégraphe Morse en est un exemple, — d’obtenir des graphiques d’une longueur pour ainsi dire sans limite, les enregistreurs ne sont applicables, après tout, qu’à l’étude de cas relativement assez simples, puisque tous les phénomènes qu’ils traduisent doivent, au préalable, être ramenés au cas uniforme du mouvement d’un point sur une droite. Quelle que soit leur perfection au point de vue mécanique, ils ne remédient bien souvent que d’une façon très imparfaite aux difficultés de l’observation directe. Comment inscrire, en effet, dans ces conditions, sur un cylindre tournant ou un ruban qui se déroule, les mouvemens d’un train ou même d’un cheval au galop ? Le besoin d’une méthode plus générale, permettant de nous renseigner de la façon la plus exacte sur les mouvemens d’ensemble ou les modifications de forme d’un corps ou d’un système de corps, — entendons-nous, les mouvemens et les modifications visibles d’un même point de vue, — se faisait donc sentir. Il était surtout désirable que cette méthode fût à même de nous renseigner, lorsque les changemens étudiés sont trop rapides pour que l’œil puisse les saisir.
La découverte, en 1878, des propriétés du gélatino-bromure d’argent, dont la sensibilité permet de réduire, dans certains cas, la durée de pose à 1/25 000e de seconde, devait faciliter grandement la solution du problème. Dès lors, il devenait possible de prendre, à des intervalles de temps aussi rapprochés qu’on peut le désirer, une série d’épreuves d’un ou de plusieurs objets en mouvement, et il ne restait plus, pour exprimer avec précision le caractère des mouvemens étudiés, qu’à introduire dans l’image la notion du temps, comme on le fait avec les appareils enregistreurs. C’est à quoi l’on est arrivé, en ne faisant agir la lumière qu’à des intervalles de temps bien déterminés, et la méthode ainsi conçue est tout simplement ce qu’on appelle aujourd’hui la chronophotographie.