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CHRONIQUE DE LA QUINZAINE.




Les derniers jours de la session parlementaire sont à la fois très agités et très vides : on commence à crier à la faillite du parti radical-socialiste, et non sans raison. Après les élections dernières où il a triomphé si tapageusement, le parti radical-socialiste semblait devoir refondre la société ; il avait expressément promis de s’y employer. Qu’a-t-il fait depuis ? Rien. Il s’agite, et personne ne le guide. Le gouvernement est absolument incapable de le faire : il vit au jour le jour, sans idées, sans programme, sans méthode. Le hasard est notre maître. Les événemens du Midi ont donné une forte secousse. Avant de se séparer, les Chambres auront voté une loi contre la fraude, et peut-être une autre contre le mouillage des vins, lois de circonstance et par conséquent mal faites : mais c’est tout. Quant à l’impôt sur le revenu, nous dirons dans un moment où il en est.

Les troubles du Midi ont servi d’occasion pour livrer un dernier assaut au gouvernement : il y a survécu, et nous n’en sommes nullement surpris. Pouvait-on le renverser en face de l’émeute à laquelle il résistait ? Quelles qu’eussent été ses fautes, ses faiblesses au début et ses maladresses ultérieures, la Chambre était bien obligée de lui tenir compte de son énergie tardive : le moment où il la déployait aurait été mal choisi pour le frapper. Le sentiment général, il y a quelques semaines, était qu’il n’atteindrait pas les vacances. Le Midi l’a sauvé : il lui doit d’être encore debout. La Chambre a compris qu’elle ne pouvait pas sacrifier le ministère aux injonctions méridionales. Sans doute elle désire l’apaisement, et elle est prête à faire beaucoup pour le réaliser, mais non pas cependant à tout faire. Comment admettre que trois départemens dictent la loi aux pouvoirs publics, et cela nous des menaces de grève politique et administrative qui sont,