« politique éminemment désintéressée et pacifique, fondée sur l’intégrité de l’Empire ottoman et sur l’accord complet avec l’Autriche-Hongrie et la Russie et avec toutes les autres puissances signataires du traité de Berlin, » et elle appuie, en Macédoine, de toute son influence, le développement des réformes.
La France, en Macédoine, est restée fidèle à ses traditions, à son alliance, à ses amitiés. Nous l’avons vue attentive à ne pas contrarier la politique des deux « puissances de l’entente » dont l’une est son alliée et, en même temps, prompte à saisir l’occasion de travailler, avec l’Angleterre, à assurer aux populations, par des réformes plus efficaces, une condition plus acceptable. M. Constans, avec beaucoup d’à-propos et de bonheur, s’est employé à concilier, sur le terrain pratique des solutions, les intérêts de la Russie et ceux de la Grande-Bretagne. La tradition française, en Orient, a toujours été le maintien de nos bonnes relations avec le Sultan et de l’intégrité de ses États, en y ajoutant, comme une conséquence nécessaire et comme un correctif indispensable, la protection des chrétiens. Nous sommes donc fidèles à notre histoire et à nos intérêts en pratiquant une politique de réformes qui puisse donner satisfaction à toutes les populations balkaniques ; mais nous ne saurions sans dommage nous laisser entraîner à une politique qui conduirait à la dislocation de l’Empire ottoman. Les énormes capitaux français engagés en Turquie, les situations considérables qu’occupent nos nationaux dans tout le Levant, nous font une loi de sauvegarder l’intégrité de l’Empire ottoman, tout en nous efforçant d’en améliorer le gouvernement. Grâce surtout à l’activité des religieuses et des religieux français, notre langue est parlée dans tout l’Orient ; elle est la langue de la civilisation et elle reste, malgré tout, celle des affaires. Enfin, ce que les imprudences de notre politique intérieure ne nous ont pas fait perdre de notre Protectorat catholique reste un héritage précieux qu’il importe de conserver. Aider à jeter bas une maison où nous avons de si gros intérêts, où nous faisons tant d’affaires, et dont les habitans se plaisent à parler notre langue et à adopter notre civilisation, serait évidemment une faute politique. Certes, nous avons les plus vives sympathies pour tous les petits États de la péninsule ; nous nous réjouissons de leurs progrès et nous y aidons chaque fois que nous en avons le pouvoir ; mais il faut bien dire que si l’un ou l’autre d’entre eux venait à supplanter