pour la Macédoine un gouvernement particulier et des privilèges spéciaux qui lui assurent au moins une demi-indépendance, tandis que l’Autriche-Hongrie et la Russie, comme « puissances les plus directement intéressées, » soutenues, jusqu’à présent, malgré certaines divergences, par les autres grandes nations, recherchent l’affermissement de l’autorité du Sultan en Macédoine en exerçant un contrôle sur l’administration turque, en surveillant le choix des fonctionnaires et en assurant leur moralité par le paiement régulier de leurs appointemens. C’est le but que se proposent d’atteindre les « agens civils » et les « conseillers financiers ; » ce sont les formules qui reparaissent dans toutes les négociations avec la Porte. Nous avons pu voir, dans certains cas, d’autres tendances se faire jour ; mais, jusqu’ici, toutes les grandes puissances ont continué à soutenir ostensiblement l’œuvre entreprise par les cabinets de Vienne et de Saint-Pétersbourg. Si l’on se place à ce point de vue, on doit reconnaître que les réformes, entravées par l’action des bandes, paralysées par l’inertie des fonctionnaires turcs, ont cependant donné des résultats. Essayons de les apprécier.
L’inspecteur général et sa chancellerie ; les agens civils austro-hongrois et russe, avec leurs secrétaires et leurs drogmans ; cinq conseillers financiers allemand, anglais, italien, français et turc ; des fonctionnaires de la Banque ottomane ; un général italien et une soixantaine d’officiers européens chargés de la réorganisation de la gendarmerie : c’est déjà toute une petite armée, chargée d’appliquer, en Macédoine, le programme de Mürzsteg. A l’exception des officiers, répartis dans les sandjaks, tout ce personnel gravite à Salonique autour d’Hilmi Pacha et se mobilise avec lui quand il se rend à Monastir ou à Uskub, apportant un peu de vie et d’animation dans la tristesse îles villes macédoniennes. Depuis plus d’un an la commission financière est constituée ; depuis plus de trois ans les agens civils et les officiers sont à leur poste. Qu’ont-ils fait ? Où en est l’application du programme de Milrzsteg ?
Si l’on interroge Hilmi Pacha, il répond que, sauf l’article qui prévoit une délimitation nouvelle de la Macédoine, et dont on a reconnu l’exécution difficile et dangereuse, tout a été réalisé, ou