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8 pour 100 celui de 1903, et qu’il est supérieur de 36 pour 100 à celui de 1899.

La prospérité des dernières années a eu pour conséquence une hausse énorme de la valeur des terres dont les produits, malgré leur accroissement en quantité, n’ont pas diminué de prix. Cette hausse, très diversement répartie, puisqu’elle n’est que de 13 pour 100 dans les États du Nord-Atlantique, tandis qu’elle atteint 40 pour 100 dans les régions du Sud, des Montagnes Rocheuses et du Pacifique, varie aussi suivant la nature du sol : de 48 pour 100 dans les terres à coton, à 25 pour 100 dans les fermes à laitage. Elle est en moyenne depuis cinq ans de 33 pour 100 pour l’ensemble des États-Unis. Dans les dix années précédentes (1890-1900), elle avait été de 25 pour 100.

Evaluée en argent, la plus-value moyenne de 93 francs par hectare donne, suivant les États, des résultats tout différens ; parce qu’une hausse proportionnelle de 40 pour 100 sur des terres de l’Ouest, qui ne valaient presque rien il y a cinq ans, est souvent inférieure, pécuniairement parlant, à une hausse de 13 pour 100 sur les terres du Nord-Central qui se vendaient déjà un bon prix. Dans son ensemble, l’accroissement de valeur vénale des terres cultivées correspond, depuis 1901, à une somme globale de 31 milliards de francs. De sorte qu’à chaque coucher de soleil, depuis cinq ans, la propriété rurale enregistre aux États-Unis une hausse de 17 millions de francs ; et que, chaque année, elle a augmenté d’une somme suffisante pour rembourser le montant intégral de la dette fédérale encore existante. Cet argent est placé aussi solidement sans doute que dans les coffres-forts des banques, ou qu’en titres à bordures dorées des grandes sociétés par actions, puisqu’il est incorporé au sol.

Cette augmentation, due à la terre elle-même, aux bâtimens et aux améliorations dont elle a été l’objet, a eu pour cause : d’abord la hausse de ses produits, vendus à plus grand bénéfice, ensuite une culture plus intelligente, plus intensive, de meilleures méthodes et un emploi plus judicieux du sol. Elle tient aussi à l’exécution de travaux utiles, au drainage et à l’irrigation, à l’usage plus général des clôtures, au développement des chemins de fer et à l’amélioration des routes, permettant de transporter plus loin des fardeaux plus lourds. Elle résulte enfin du goût des capitaux, même des capitaux urbains, à se porter sur la propriété campagnarde, quoique son taux