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évidemment peu démocratique, en ce qu’elle tendrait à faire des fonctions électives un privilège et comme le monopole de la fortune ou de l’aisance. Mais la seconde nous paraît devoir être liée à une réforme électorale. C’est là, pour ceux qui, comme nous ont toujours pensé qu’il y aurait un intérêt capital à réduire de beaucoup le nombre des députés, un motif à lui seul décisif et déterminant… Il importe au bon fonctionnement du régime parlementaire de le soustraire au danger des assemblées trop nombreuses, dont les délibérations peuvent être souvent viciées par l’absence de méthode[1]. »

En conséquence, M. Bonnevay proposait de réduire à 180 le nombre des sénateurs et à 360 celui des députés. Les signataires de l’autre proposition se contentaient de réduire à 400 le nombre des membres de la Chambre des députés. Quelques jours après, le 30 novembre, M. l’abbé Lemire, à son tour, vint demander que « les arrondissemens dont la population dépasse 200 000 habitans nomment un député de plus par 200 000 ou fraction de 200 000 habitans. » Ses motifs étaient tout pareils : « La question de l’augmentation de l’indemnité parlementaire se lie étroitement à celle de la diminution du nombre des députés et des sénateurs. On applique volontiers ici la formule commune à toute forme de travail : « Moins de fonctionnaires, mais des fonctionnaires plus occupés et mieux payés. » — Des députés mieux payés, ne s’occupant que de leur mandat, mais moins de députés. Il est incontestable que les délibérations seraient plus faciles. Les charges du budget ne seraient pas plus lourdes qu’aujourd’hui. Enfin, on ferait l’économie très appréciable de ne pas devoir construire une nouvelle salle de séances[2]. » Quoique le

  1. Proposition de loi tendant à la réduction du nombre des membres de la Chambre des députés, présentée par MM. Charles Benoist, Paul Beauregard, Georges Berger, Georges Berry, Duclaux-Monteil, Lefas, Louis Marin, Tournade, Maurice Flayelle, Forest, le baron de Boissieu, Maurice Barrès, Ernest Lamy, Vazeille, Mairat, Hippolyte Laroche, Antide Boyer, Ernest Flandin (Calvados), Galpin, Léonce de Castelnau, Groussau, Vandamme, de Villebois-Mareuil, de Monti de Rezé, de Hercé, Dupourqué, Edmond Leblanc, de Folleville de Bimorel, députés. Annexe au procès-verbal de la 2e séance du 22 novembre 1906. Chambre des députés, neuvième législature, session extraordinaire de 1906, n° 456.
  2. Proposition de loi tendant à réduire le nombre des députés, présenté par M. Lemire, député. Annexe au procès-verbal de la 2e séance du 30 novembre 1906. Chambre des députés, neuvième législature, session extraordinaire de 1906, n° 497.
    Une quatrième proposition, signée de MM. Louis Buyat, Chanoz, Chenavaz, Jean Morel, Louis Dumont (Drôme), Rigal, Justin Godart et Grosdidier, tendant à déterminer le nombre des membres des deux Chambres et à rétablir le scrutin de liste, déposée le 26 novembre 1906, n’a été « distribuée » que quatre mois après, le 26 mars 1907. Chambre des députés, neuvième législature, session extraordinaire de 1906, n° 413.