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LA
RÉFORME ÉLECTORALE

Il y a précisément douze ans qu’ici même j’ouvris par une série d’études sur l’Organisation du suffrage universel l’enquête où je m’étais proposé de diagnostiquer et de définir, — s’il n’était sans doute au pouvoir d’aucun publiciste de la résoudre, — « la crise de l’Etat moderne. » Attaquant ce grand problème du côté politique, avant de l’aborder du côté économique, j’essayais de montrer que si « le suffrage universel inorganisé conduit à l’universelle anarchie, » le suffrage universel, pourtant, « reste la base nécessaire de l’Etat moderne, mais qu’il peut être organisé. » Comme il s’agissait alors de théorie pure, comme l’objet poursuivi était expressément et exclusivement de rechercher « les conditions les meilleures et la meilleure forme de la représentation parlementaire en soi, ce qu’elle devrait être pour être parfaite, » après avoir rejeté, à cause de leur insuffisance, « expédiens et palliatifs, » écarté, à raison de ce qu’elles ont de trop artificiel et de trop arbitraire, des « combinaisons » d’ailleurs ingénieuses, dit pourquoi la représentation proportionnelle, malgré tous ses mérites, ne serait peut-être pas le dernier mot de l’organisation du suffrage universel, je m’efforçais de monter, de système en système, jusqu’à la formule complète, intégrale ou totale de cette organisation, que je croyais trouver dans « la représentation des forces sociales » ou « la représentation réelle