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connaissances industrielles et commerciales dans le programme du concours d’entrée de la carrière diplomatique et consulaire.

« Les attachés devront connaître à fond la langue du pays, et ils devront être maintenus dans ce pays et non pas déplacés au moment où, venant à le bien connaître, leur mission sera d’autant plus féconde. Leur première qualité, ajoutait M. Doumergue, sera de savoir observer, écouter, comprendre et clairement expliquer ce qu’ils auront remarqué. Quand une demande leur sera adressée, il faudra qu’ils sachent rapidement à quel point ils doivent chercher la réponse, à quelle porte du pays étranger où ils se trouvent ils doivent frapper pour obtenir les renseignemens sollicités. Il vous appartiendra, à vous industriels et commerçans qui faites des affaires dans les pays où ils résideront, de leur indiquer, de leur suggérer ce qu’ils doivent faire. Je leur donnerai comme instructions, en ce qui me concerne, de vous écouter, de répondre à vos désirs et de vous donner, aussi exactement que possible, les renseignemens que vous leur demanderez, la besogne fût-elle même un peu terre à terre. »

Dans le discours du ministre du Commerce, tout est à retenir. Parlant des travaux de nos consuls, il dit : « Beaucoup de leurs rapports sont des œuvres remarquables ; cependant, quand on va au fond des choses, quand on essaie d’en extraire des renseignemens tout à fait pratiques et de détail, on les trouve quelquefois difficilement. C’est que ces rapports sont souvent faits à un point de vue beaucoup trop général. Ce sont des articles de revue très intéressans pour les profanes, mais qui ne sont pas toujours très utiles aux commerçans qui s’occupent de chaussures, de lacets ou de tous autres articles spéciaux d’exportation. Sans doute ces commerçans sont intéressés quand ils lisent une étude d’ensemble, quand ils apprennent le mouvement général des affaires d’un pays étranger, quand ils savent que dans tel port il est entré tant de bateaux, que les échanges entre tel et tel pays se sont chiffrés par tant de millions ; mais ils aimeraient trouver aussi dans ces rapports comment ils pourront vendre leurs chaussures ou leurs lacets, quelle catégorie de cliens est susceptible de les leur acheter, quelles conditions de transport leur seront faites, comment travaille la main-d’œuvre qui les concurrence. Il nous faut des rapports qui entrent dans le détail intime des choses, qui disent, par exemple, comment on doit emballer les marchandises, comment on doit les expédier et les présenter