Page:Revue des Deux Mondes - 1907 - tome 39.djvu/892

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Guernier au Congrès du Commerce organisé par le Matin, et le rapport de M. Gervais, député, sur le budget du ministère des Affaires étrangères, enfin les délibérations de plusieurs Chambres de commerce, M. Maréchal s’occupait successivement de la nécessité de cette création, du recrutement et des attributions des attachés commerciaux.

Un décret du 3 novembre suivant ne tarda pas à donner satisfaction aux désirs de la communauté commerciale en stipulant dans son article 3 : « Il sera créé, auprès des ambassades et légations de la République à l’étranger, dans la mesure que comportera le développement économique et commercial et dans les limites des crédits budgétaires, des emplois d’attachés commerciaux. Ces agens seront pris dans le personnel diplomatique et consulaire ; ils seront nommés par décret rendu sur la proposition du ministre des Affaires étrangères et contresigné par le ministre du Commerce et de l’Industrie. » Les autres articles du décret donnent au ministre du Commerce le même rôle important que celui qui lui est attribué dorénavant pour les consuls. Tout cela est très bien.

Le 21 janvier 1907, M. Doumergue vint présider lui-même la séance des conseillers du Commerce extérieur qui devait discuter cette question des attachés commerciaux. On sait avec quelle compétence, et quelle activité M. Doumergue s’est occupé, nous pourrions dire a pris l’initiative, des récentes mesures gouvernementales si bien accueillies par notre monde commercial. Avec beaucoup de bon sens le ministre montra qu’il ne serait point pratique de vouloir recruter ces attachés parmi les industriels ou les commerçans. En effet, disait-il, « nous ne pourrions espérer pouvoir les choisir parmi les meilleurs, c’est-à-dire, parmi ceux qui ont réussi et se sont enrichis ; ceux-là ne se soucient pas d’avoir une situation officielle et d’abandonner leurs affaires. Alors il faudrait faire choix parmi ceux qui ont fait de mauvaises ou de médiocres affaires ; on risquerait en outre d’avoir ainsi des hommes trop spécialisés dans un seul genre d’affaires. Mieux vaut s’adresser à un représentant ayant une culture complète parce qu’il pourra plus facilement s’assimiler plus de choses. Il est donc préférable de s’adresser au corps consulaire, mais en exigeant des candidats une grande compétence en matière commerciale. On accroîtra leurs aptitudes en faisant dorénavant une place très considérable aux