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La fondation de l’Office national fut suivie très rapidement par une nouvelle création de M. Henri Boucher. Un décret signé le 21 mai 1898 par le président Félix Faure institua les conseillers du Commerce extérieur, choisis parmi les industriels et les négocians français établis tant dans la métropole qu’aux colonies ou à l’étranger, y jouissant d’une grande notoriété dans les affaires d’importation ou d’exportation et ayant personnellement contribué au développement du commerce extérieur, soit par la création, la direction ou la représentation de maisons ou de comptoirs, soit par des missions commerciales, par des publications et des études ou par l’envoi régulier d’informations commerciales. Ils ont pour fonction de répondre aux demandes de renseignemens qui leur sont adressées par le ministère du Commerce ou par l’Office national du Commerce extérieur et, de plus, de leur donner spontanément des conseils, avis et communications de toute nature susceptibles de contribuer au développement de l’industrie et du commerce français à l’étranger.

D’une manière générale, leurs informations doivent porter sur l’état des marchés de la région habitée par le conseiller ou avec laquelle ce dernier entretient des relations d’affaires ; sur les débouchés qu’y pourraient trouver tels ou tels produits de l’industrie française ; sur les améliorations dont seraient susceptibles leur emballage et leur présentation ; sur les meilleurs représentans ou correspondans qui pourraient en accroître la vente ; sur les usages commerciaux et les conditions de paiement pratiqués sur les places étrangères ; sur les moyens employés par nos concurrens étrangers pour développer leur commerce extérieur ; en un mot, sur tout ce qui pourrait être de nature à faciliter, d’une manière pratique, les transactions commerciales de la France avec la clientèle étrangère.

Les conseillers du Commerce extérieur sont mieux à même que personne de faciliter le placement de nos jeunes nationaux, soit dans nos possessions d’outre-mer, soit dans les pays étrangers. Le gouvernement attache, avec raison, une telle importance à cette partie de leur mission, qu’un décret préparé par M. Trouillot, alors ministre du Commerce, fut signé le 22 avril 1900, et déclara que « sont considérés comme démissionnaires les conseillers du Commerce extérieur n’ayant pas, au cours de leur période de cinq années de fonctions, placé au moins deux Français dans une exploitation, entreprise ou tout autre